Travailler aux États-Unis
Suite à mon séjour de 1 an dans le Tennessee entre 2005 et 2006, voici quelques notes à propos de diverses formalités administratives et autres choses qu'il peut être utile de savoir avant de partir aux États-Unis pour un séjour prolongé.
Obtenir un visa de travail H1-B

Pour trouver des informations officielles sur l'obtention de Visa non-immigrants pour les français souhaitant aller travailler aux Etats-Unis, consulter le site de l'ambassade, notamment sur la page How to apply ?

Préparation du dossier

Le Visa H1-B concerne les travailleurs hautement qualifiés. L'obtention du visa débute par des formalités administratives réalisées par l'entreprise américaine chez qui on souhaite aller travailler.

Ils doivent constituer un dossier (une Petition) précisant plein de détails sur l'emploi qui nous est destiné. Ce dossier devra comporter toutes les informations sur la personne qui sera employée, notamment des photocopies du passeport et des diplômes. Les entreprises passent souvent par un avocat pour remplir tous ces papiers. Il peut de plus faire traduire les diplômes français. Tout ceci peut couter quelques milliers de dollars à l'entreprise.

Lorsque la petition est prête (quelques dizaines de pages), elle est envoyée aux services d'immigration américains qui l'approuvent (ou pas), et notifient l'ambassade américaine à Paris. La notice d'approbation doit alors être envoyée au futur employé pour qu'il aille demander son Visa.

Cette étape est assez longue (environ 3 mois) mais facile puisque c'est l'avocat qui s'occupe de remplir tous les papiers compliqués. Il suffit de lui envoyer des photocopies (ou des images numérisées) du passeport et des diplômes.

Rendez-vous à l'ambassade

Une fois que le futur employé français a reçu la notice d'approbation de la pétition, il doit prendre rendez-vous à l'ambassade américaine à Paris (les consulats ne délivrent pas de Visa). Le coup de fil à l'ambassade impose de payer par téléphone 14,50 euros par carte bancaire immédiatement. Le délai d'obtention de rendez-vous est de plusieurs semaines.

En plus de notice d'approbation de la pétition de l'entreprise, il faut se munir de :

Le rendez-vous pour le visa est à 8h, comme pour les autres centaines de personnes conviées le même jour. Premier arrivé, premier servi. Il vaut donc mieux arriver en avance. Et il vaut mieux avoir rempli tous les papiers car dans le cas contraire, il faudra sortir de la file d'attente pour les remplir pendant que les personnes en règle doubleront. Une fois que tout est en règle, les personnes sont sympathiques et parlent à peu près toutes très bien français.

Chronologie du rendez-vous à l'ambassade

7h40, arrivée devant l'ambassade, 20 minutes en avance donc. Une trentaine de personnes attendent déjà en file sur le trottoir de la rue. La file avance à bon rythme, un agent vérifie rapidement que tout le monde a son Mandat-Compte et son passeport.

7h55, c'est mon tour d'entrer dans l'ambassade. L'agent vérifie que mon nom est dans la liste et vérifie mon mandat-compte et mon passeport. Par contre, mon sac à dos est trop gros. Forcément, quand on a rendez-vous à 8h et qu'on habite pas à Paris, il faut partir la veille et donc emmener des affaires... J'avais pris soin de ne pas amener d'appareil électronique comme on me l'avait indiqué lors du coup de fil pour prendre rendez-vous, mais je n'avais pas pensé qu'il fallait ne pas se laver ni se changer...
Il m'indique que le café du coin accepte qu'on y laisse nos sacs. 50 mètres plus loin, le gérant du café me demande 2 euros et m'indique une table vers le fond où quelques sacs sont entassés. Visiblement, il est excédé par les gens qui comme moi viennent déposer leur sac...

8h, l'agent me laisse entrer sans refaire la queue, ouf. Passage au détecteur de métaux, mes affaires sont copieusement fouillées mais le personnel est sympathique.

8h05, traversée de la cour de l'ambassade pour se rendre dans la file "Visa" dans la batiment d'en face. La salle compte déjà une cinquantaine de personnes faisant la queue. A noter qu'un distributeur d'enveloppe Chronopost est disponible, ainsi qu'un photomaton (produisant apparemment des photos au bon format). Dans la queue, je suis atteré de voir que des gens me demandent s'il faut remplir les formulaires...

8h30, première étape de contrôle, trois personnes se repartissent une vérification rapide des formulaires (c'est là que les gens se rendent compte qu'il fallait remplir les formulaires) puis nous envoient au guichet 12.

8h40, le guichet 12 (finalement aidé par le 11) prend nos formulaires et passeport et nous donne un ticket numéroté pour les étapes suivantes. La cinquantaine de chaises de la salle d'attente est rapidement pleine. Les gens sont ensuite entassés sur une autre cinquantaine de chaises un peu plus loin. Les suivants restent debout.

J'ai le numéro 46, attente estimée 42 minutes. Le seul guichet destiné à l'étape suivante (prise des empreintes digitales) s'occupe d'une personne par minute environ. 9h30, c'est mon tour de poser mes deux index sur le capteur d'empreintes digitales. Retour à la salle d'attente pour l'étape finale.

L'entretient final est traité par plusieurs guichet, qui ont ouvert progressivement depuis 9h. L'ordre de passage suit assez peu l'ordre des ticket numérotés puisque chaque guichet prend un tas de dossier et les traite dans l'ordre du tas...

9h50, un agent m'appelle pour l'entretien final. Il me demande ce que je vais faire aux Etats-Unis puis comment j'ai trouvé ce travail. Il me demande une lettre de mon employeur, ce que je n'ai pas. Du coup, il jette un oeil à la copie de la pétition que l'entreprise m'avait envoyée.

10h, il m'annonce que mon visa est accordé. Je recevrai mon passeport par Chronopost dans 2 jours normalement, ce qui a été le cas.

Sécurité sociale

Le numéro de sécurité sociale sert beaucoup plus aux États-Unis qu'en France. Bien entendu, il est obligatoire pour travailler et surtout pour être payé. Mais, en fait, c'est presque une pièce d'identité, à tel point qu'il vaut mieux ne pas le garder sur soi car se le faire voler peut poser de gros problèmes d'usurpation d'identité (ouverture de compte bancaire, prise de crédit, ...).

Obtention du numéro de sécurité sociale

Chaque petite ville à son agence de la Social Security Administration où il suffit de se rendre avec des papiers justifiant son identité et son emploi (typiquement, passeport, visa, papier d'obtention du visa et lettre de l'employeur). L'obtention du numéro de sécurité sociale prend alors quelques jours (il suffit de repasser à l'agence pour le demander), et on reçoit la carte de sécurité sociale une dizaine de jours plus tard (mais elle ne sert pas vraiment).

Cependant, quand on vient d'entrer aux États-Unis, notre identité doit être vérifiée auprès des services d'immigration. Or, ces derniers mettent généralement 2 semaines pour mettre à jour les bases de données. Il faut donc attendre ce délai avant de débuter le processus de demande d'un numéro de sécurité sociale. Au final, il faut environ 3 semaines pour avoir son numéro (et 1 mois pour la carte).

Couverture sociale

La sécurité sociale américaine apporte très peu de couverture. Il faut prendre une vraie couverture médicale annexe. La plupart des employeurs ont des accords avec un compagnie et proposent donc des plans de couvertures médicales et dentaires. Ces plans sont chers mais couvrent assez bien. Par contre, certains frais ne sont parfois pas remboursés pendant la 1ère année car la compagnie évalue d'abord le coût de l'assuré avant de le rembourser.

Banque
Ouvrir un compte

Avec une situation en règle (visa et numéro de sécurité sociale), il est très facile d'ouvrir un compte. Cependant, comme le numéro de sécurité sociale est un peu long à obtenir, on peut vouloir ouvrir un compte avant. Il faudra alors prévoir un peu plus de justificatifs d'identité et de situation.

Les banques américaines proposent essentiellement 2 types de comptes, le checking et le savings, respectivement notre compte courant et livret. Cependant, les intérêts du savings sont faibles et motivent donc moins à placer de l'argent de côté qu'en France.

Moyens de paiement

Il existe trois types de cartes bancaires:

Il semble que les cartes de crédit ne sont pas attribuées à n'importe quel client (la banque veut s'assurer que le client pourra payer ses dépenses à la fin du mois). Leur débit différé les rend également plus dangereuses en cas de vol. À noter que le client est très bien protégé en cas de vol, un coup de fil suffit généralement pour annuler des opérations frauduleuses.

Les chèques sont assez peu utilisés aux États-Unis. Les banques proposent par ailleurs des services de chèques électroniques pour payer les factures. Par ailleurs, il faut payer l'impression des chèques (environ $0.20 par chèque). Enfin, certaines banques permettent d'imprimer soi-même ses chèques.

Rapatrier de l'argent en France

Les banques américaines (pas les banques internationales) semblent assez peu douées pour virer de l'argent vers l'europe. Même avec un RIB/IBAN (RIB international), certains employés ont du mal.

Il existe des services spécialisés dans les virement internationaux par Internet, par exemple, XEtrade. L'inscription est un peu fatidieuse car elle impose de faxer différents documents puis de recevoir un coup de fil pour confirmer votre identité. Mais une fois inscrit (après moins d'une semaine), les virements sont très faciles et les commissions prélevées sont correctes.

Impôts
Impôts américains

Les impôts américains sont prélevés à la source. À chaque début d'année, le contribuable doit remplir une déclaration de revenus (entre janvier et avril). Pour ce faire, il existe des sites privés qui simplifient grandement la tâche pour environ $10 (par exemple TurboTax). Ils génèrent tous les papiers à envoyer à l'administration américaine. Si trop a été prélevé à la source, on reçoit un virement de compensation très rapidement (quelques semaines après la déclaration). À noter qu'il vaut mieux anticiper si le prélèvement à la source est trop faible, l'administration n'apprécie pas trop que ce soit le contribuable qui doivent compenser.

Impôts français

Pour éviter la double imposition, des accords existent entre la France et de nombreux pays, y compris les États-Unis. Cependant, dans le cas d'une personne célibataire, il est plus simple de ne pas du tout déclarer les revenus américains en France. C'est légal et beaucoup plus simple.

Dans le cas d'une personne mariée ou pacsée par exemple (tous les revenus doivent être rattachés au domicile fiscal), ou si elle le désire, les revenurs américains seront déclarés en France, en plus d'avoir été imposés aux États-Unis. Pour ce faire, il faut remplir une déclaration spéciale pour les revenus étrangers et demander un crédit d'impots sur la déclaration habituelle afin de compenser les impôts déjà payés aux États-Unis. Il vaut mieux aller voir son centre des impôts et fournir des copies de ses fiches de salaires pour effectuer ces formalités dans les règles.

Retraite

À moins de souhaiter rester toute sa vie aux États-Unis, il est inutile de cotiser à la retraite américaine (qui marche par capitalisation, selon la volonté de chacun). Aucune formalité n'est nécessaire si on ne souhaite pas y cotiser.

Par contre, il peut être bien de cotiser à la retraite en France pour éviter de perdre des annuités. Pour ce faire, il faut aller voir une compagnie de retraite privée française et y virer soi-même de l'argent pendant le séjour aux États-Unis.

Conduire aux États-Unis
Se déplacer sans voiture

Les États-Unis, c'est grand, pas seulement le pays, mais aussi les villes, les rues, ... Se déplacer à pied est souvent impossible vu les distances, à part dans quelques villes compactes à cause de leur géographie environnante, notamment San Francisco ou New-York.

Se ballader à pied ou en vélo pour autre chose que faire du sport a tendance à faire passer pour un fou, les américains prennent leur voiture pour tous les déplacement. Par ailleurs, les grandes avenues remplies de gros 4x4 ne rassurent pas trop à l'idée de prendre son vélo, il vaut mieux prendre les petites rues quand il y en a. Le roller est fortement déconseillé pour la même raison, sauf sur les trottoirs mais ces derniers sont parfois rares ou trop étroits ou impraticables en dehors des grandes villes.

Utiliser un permis de conduire international

Les titulaires du permis de conduire français peuvent demander un permis de conduire international à leur préfecture, qui est en quelque sorte une traduction du permis français.

Il n'est pas clair que le permis de conduire international a une vraie valeur légale aux États-Unis. Cependant, son utilisation est souvent tolérée pour les séjours de courte durée (jusqu'à 3 mois). Dans tous les cas, il vaut mieux l'avoir sur soi avec le permis classique français et éventuellement expliquer votre situation aux agents de police.

Pour les séjours de plus de 3 mois, le permis international ne suffit plus, il faut passer le permis américain.

Passer son permis de conduire

Passer son permis aux États-Unis est beaucoup plus facile qu'en France. Il n'y a pas d'auto-école, les débutants apprennent avec leurs parents. Le code de la route est très simple et se révise sur Internet où on trouve les manuels officiels et des tests très proches des tests officiels.

Après quelques soirées de révision, il suffit de se rendre sans rendez-vous à un centre pour passer le permis (il y en a un dans chaque petite ville) avec sa propre voiture (qui doit être en bon état). Il faut y présenter pas mal de papiers (2 pièces d'identité, numéro de sécurité sociale, 2 preuves de domicile (factures), une preuve d'assurance de votre véhicule).

On passe tout d'abord un examen rapide des yeux, puis l'équivalent de notre code, sur un ordinateur où il faut faire moins de 5 fautes pour 30 questions (les règles varient selon les états). Les questions sont simples, avec des signaux ou des cas de circulation très faciles, des questions de bon sens. La seule chose à bien retenir est les sanctions en cas de conduite sous l'emprise de l'alccol ou de la drogue. Ensuite, un examinateur demande de faire un tour avec votre voiture. Cet examen est également plus simple qu'en France, et ne comporte notamment pas de manoeuvre (demi-tour ou créneau).

Une fois les tests réussis, une photo est prise et votre certificat de conduite est délivré dans les minutes qui suivent. Il est écrit en gros que ce certificat ne peut pas servir de pièce d'identité (car on est pas citoyen américain). L'ensemble des examens dure environ 1 heure, et coûte une vingtaine de dollars.

Acheter une voiture

Acheter une voiture est assez simple (une fois qu'on en a trouvé une). Le vendeur doit donner la carte grise en remplissant avec l'acheteur le verso. L'acheteur se rend alors avec cette carte de vente au clerc du comté (Clark County), la donne ainsi que ses coordonnées, paie environ 75$ d'enregistrement et récupère immédiatement la nouvelle plaque d'immatriculation (valable 1 an, renouvellable une 2ème année). La nouvelle carte grise arrive par courrier environ une semaine plus tard.

La plaque d'immatriculation doit également être payée au même moment, et c'est le moment de faire un petit geste. Les plaques normales coûtent $20, mais il est possible de payer un peu plus cher pour avoir une plaque dédiée par exemple aux animaux ou aux parcs nationaux. La différence de prix va alors aux oeuvres concernées.

S'assurer au volant

Assurer une voiture est très facile, il suffit de se rendre sur un des nombreux sites internet (par exemple Geico ou Progressive) et de remplir les formulaires. Cela prend une heure ou deux, coûte un prix similaire à celui en France, et l'assurance commence le lendemain.

S'inscrire à AAA

L'American Automobile Association (Triple A) est une association très célèbre aux États-Unis. De très nombreux conducteurs en font partie car elle apporte de nombreux avantages. L'inscription annuelle peut se faire en ligne et coute environ $50. Elle donne entre autres accès à :